18 février 2013

Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil

Signification en Français : «Si tu as une bibliothèque qui donne sur un jardin, que peux-tu souhaiter d'autre?»

Origine : Cette jolie phrase est attribuée à Cicéron, dans "Epistulae ad familiares, IX, 4,1", qui sont des lettres de Cicéron à ses amis. La phrase est tirée d'une conversation épistolaire avec son ami Terentius Varro (Varron, en Français).

Analyse : Ce qui frappe dans cette question réthorique, c'est sa limpidité, et sa capacité à être lue au sens propre comme au figuré. La lecture, comme la nature, peuvent à elles seules permettre notre accomplissement. Autant faut-il savoir en profiter correctement.
Le "jardin" nous ancre dans la réalité, dans l'expérience vécue, dans la beauté "éveillée", tandis que la lecture nous permet de nous évader, de libérer notre imagination, sans limite, de voyager par la pensée, d'accéder à la connaissance. Les deux nourrissent l'esprit et le corps, et si l'on ne devait garder que deux choses réellement importantes, ce seraient celles-là.
Cicéron nous invite également à penser que le bonheur est à la portée de main de tous, car la bibliothèque et le jardin ne sont pas "inaccessibles", et nous montre par là-même qu'il est vain de chercher le bonheur dans la futilité. C'est une philosophie du bonheur, en somme.
Enfin, pour compléter l'analyse et répondre à ceux qui diraient que cette philosophie est très "casanière", puisqu'il n'est nul question de relations humaines, et que l'on pourrait penser que Cicéron invite à un repli sur soi, on pourrait rétorquer que le "jardin" peut aussi être entendu comme un espace où le philosophe peut converser et débattre avec ses "amis" comme le faisaient les philosophes du temps de Platon, dans l'Académie.
Chacun peut donc voir dans cette citation ce qui lui convient, et c'est toute sa force.




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